Après un premier album éponyme déja excellent, et qui asseyait la particularité du trio bordelais, SINCABEZA sort son second disque. Et celui-ci, à l’image du premier, s’avère passionnant, et étale la force du groupe au niveau instrumental, dans la structure de ses compos, aussi.
Post-rock, jazz, montées presque noisy et j’en passe; tout s’imbrique parfaitement et engendre une large palette d’ambiances et de couleurs musicales, dont on ne peut décrocher avant le dernier titre de l’opus tant celui-ci regorge d’idées et de sons inédits et envoûtants.
SINCABEZA nous égare, nous balotte, avant de retomber comme par magie sur ses pieds, doué de cette capacité à expérimenter en gardant sa cohérence et en évitant de sombrer dans l’outrance expérimentale.
Ici, aucun titre ne peut être retiré du lot tant cet effort constitue un tout, un ensemble, au contraire des ces albums "à singles" qui fleurissent dans l’industrie du disque et qui s’avèrent très vite lassants.Ou si on les distingue, c’est avant tout pour le côté mystérieux et amusant de leurs intitulés: "Sucre ma bête", "Sirosport", "Dimanchemartin", "Non, rien" etc…
De surcroît, le trio nous offre en guise de huitième et dernier morceau un titre long de plus de treize minutes, aussi digne d’intérêt que peuvent l’être des morceaux comme "The diamond sea" de SONIC YOUTH ou encore "Three days" de JANE’S ADDICTION, dans un style différent mais ayant comme point commun avec SINCAB’ le refus de prendre un chemin tout tracé.
Un album plus que réussi, donc, par un groupe qui mériterait une large reconnaissance. Mais pour l’heure, celle-ci est l’oeuvre d’un public initié et averti; réjouissons-nous donc de cela et écoutons ce disque sans retenue.