Par Joseffeen et Amenina
English version/ Version anglaise
Le 15 février, Joseffeen et moi sommes allées à L’Azuli ( 55 cours Alsace-Lorraine, Bordeaux) où une soirée-rencontre avec le groupe The Servant avait été organisée. Ce qui devait être une interview de quelques minutes s’est transformé en interview d’un peu plus de 30 minutes.
Voici ce qu’ils nous ont dit…
Votre album précédent ‘The Servant’ a eu beaucoup de succès. A-t-il été plus facile ou plus difficile pour vous de faire ‘How To Destroy A Relationship’ après un tel succès?
Chris Burrows (guitariste) : Le tout est de ne pas trop y penser. Il faut se détendre et faire les choses naturellement, sans se poser de questions. Quand on essaie de forcer les choses, ça ne marche jamais.
Trevor Sharpe (batteur) : Je ne pense pas que le succès du premier album ait eu une si grande influence sur la difficulté à en faire un deuxième. On s’est rendu compte qu’on avait un public et on a vu ça comme une sorte d’encouragement. Je pense que c’est plus difficile de faire de la musique quand on n’est même pas sûr que les gens vont l’aimer, l’acheter ou venir aux concerts. Ça reste toujours difficile de faire un album.
Matt Fisher (bassiste) : Dan, là, c’est toi qui réponds! (rire)
Dan Black (chanteur) : Sur ‘How To Destroy A Relationship’, on a essayé d’avoir moins de liberté, de compliquer les choses et on a plus travaillé les voix, les guitares, la basse et la batterie. Sur le premier album, on pouvait faire ce qu’on voulait, alors c’est paradoxal, ça a été à la fois libérateur et plus contraignant.
Sur cet album, il semble y avoir moins de sons électro, vouliez-vous faire un album qui ressemble plus à ce que vous faites sur scène?
Chris : On a utilisé légèrement moins de technologie et plus d‘instruments. Quand on a fait la tournée pour le premier album, on a assez vite réalisé qu’on était un bon groupe de rock. Il y avait même des samples qu’on utilisait sur scène dont on s’est débarrassés peu à peu. On est devenu un véritable groupe, alors c’était tout naturel de faire le deuxième album de cette façon-là.
Dan : Oui, on avait beaucoup joué le premier album en live et on a décidé de partir de ça en essayant de faire un album qui sonne « live » .
Trevor : Je crois que tout a vraiment suivi une progression naturelle parce que Chris ne faisait pas vraiment partie du groupe quand on a enregistré ‘The Servant’, même si c’est lui qui a joué sur tous les morceaux. C’est après la tournée qu’on a eu l’impression d’être un groupe et qu’on a eu plus confiance en nous. On a donc fait les choses différemment: Dan arrivait avec quelques accords et une mélodie, et nous, on donnait une forme à tout ça.
Il y a dans cet album de nombreuses références à l’enfance, aux rêves, à la solitude, à l’obscurité… Avez-vous décidé de faire un album concept dès le départ ou avez-vous composé les chansons à part?
Dan : J’aurais aimé mentir et dire ‘oui, c’est ça!’ mais elles ont toutes été composées séparément. En fait, je n’ai pas beaucoup d’imagination, je n’arrive à penser qu’à trois choses à la fois ce qui peut laisser penser que tout est réfléchi, alors que ce n’est en fait que de la stupidité (ndlr: nous, on appelle ça du talent et de la modestie…).
Trevor : Le premier album était en quelque sorte une distillation d’environ 7 ans de travail. Certaines chansons du premier album sont très anciennes, c’était beaucoup de travail réuni dans un seul album et c’est probablement pourquoi celui-ci semble différent.
Quel est pour vous, le meilleur album de tous les temps?
Chris : ‘The Guitar Player’ (1963) de Davy Graham, c’est un guitariste anglais.
Matt : Et ben! Ça c‘est une question! ‘Katy Lied’ de Steely Dan, c’est un album américain des années 70.
Dan : Mon album préféré? de tous les temps?? (silence) ‘Hatful Of Hollow’ du groupe The Smiths.
Trevor : De tous les temps? Euh…je ne sais pas trop… Par contre, en ce moment, j’écoute un album intitulé ‘Mambo’ d’ Yma Sumac. C’est une chanteuse péruvienne des années 50, elle a fait beaucoup de musique latino-américaine et de easy listening.
Selon vous, qu’est-ce qu’une bonne chanson?
Chris : Une chanson que l’on peut siffloter et à laquelle on peut s’identifier. Par exemple pour moi, je dirais ‘Norwegian Wood’, ‘I’m The Walrus’ ou ‘Strawberry Fields’ des Beatles. En tout cas, ce serait une chanson de Lennon.
Trevor : Une chanson qui me plait, qui attire mon attention, me touche , vous voyez? Quel que soit le style. C’est quelque chose de très personnel, c’est différent pour chacun, non?
Dan : C’est plein de choses à la fois, c’est une chanson qu’on a envie d’écouter souvent, une chanson qui vous parle, qui vous fait vous sentir bien, même si c’est une chanson triste, une chanson qui vous fait dire ‘Voilà! c’est exactement ce qu’on ressent quand on est triste.’ , c’est quelque chose qui vous enveloppe.
Matt : Il faut qu’il y ait un bon rythme et une bonne mélodie!
Une dernière question pour Matt, c’est Trevor qui m’a demandé de la poser: Qu’est-ce que ça vous fait d’être le plus vieux du groupe…?
Dan : Ouais, t’as quoi… soixante ans au moins, non? (rires)
Matt : J’ai l’impression que j’ai plus à offrir que les autres, plus d’expérience, de sagesse, de connaissances… C’est très sympa, en fait! (rires)
Le 16 Février, The Servant était en concert au Krakatoa (3 av Victor Hugo, Mérignac) .
Merci à l’équipe du Krakatoa (Rémy et son assistante) pour leur aide pendant l’interview.