Belone Quartet se compose de Benjamin Nerot (The Healthy Boy) et d’Antoine Bellanger (ex-Margo, Eric Castel, Zone Blanche, Belikomi ). Après " Swords and roses ", qualifié comme étant « De la grande et belle musique pour insomniaques. », ils nous offrent ce disque de toute beauté, entre légereté et intensité, que leur bio décrit comme un alliage entre les ambiances sombres de Black Heart Procession et la nostalgie pop de The Cure. Cela se vérifie à l’écoute, mais ce que je releverai en tout premier lieu, c’est que cette oeuvre aboutie résulte avant toute chose de la personnalité des deux personnes impliquées, et de leurs sentiments.
Antoine et Benjamin y exposent leur ressenti, le mettent en musique de la plus belle des façons, à l’image de ces groupes qui s’appuient sur ces tourments pour composer ce qui au final devient une source intarissable d’espoir.
Leur électro vicave , parfois spatiale, dotée de touches rock ça et là, nous emmene dans un univers ou trouble profond et beauté fulgurante font bon ménage, nous offre un voyage mental délicieux, une échappée hors du temps, nous permettant d’exorciser nos démons intérieurs en les magnifiant par le biais d’une musique étincelante.
Dès l’intense "The same", on décolle, on se laisse happer par ces sons venus de nulle part, par ces voix exaltantes et exaltées, puis "Yeah" et ses basses façon early The Cure prend le relais et dès lors, on sait qu’on n’aterrira plus. On n’en a d’ailleurs plus du tout envie. Arrive ensuite le Floydien "I want it to go", superbe, majestueux et qui, de plus, s’étire sur un rythme différent de celui des deux premiers morceaux, ce qui nous donne une variété d’ambiances très attractive. "Desert" offre la même magie, avec une trame toutefois plus rock, l’apparition de la voix céleste de Julia Lanoë (Mansfield.Tya) ajoutant à la magnificence du morceau.
Quant à la suite, elle laisse libre cours au talent énorme du duo, à son inventivité, naviguant entre électro presque noisy et nappes plus vaporeuses et reposant sur un entrelac de sons oscillant entre le synthétique et l’organique. Chaque seconde, chaque note envoûte et jusqu’à la fin de cet album, il nous est impossibe de décrocher, comme sur "Top 5" le bien-nommé, entre autres exemples de féeries musicales.
Ce disque mériterait d’aileurs qu’on le décortique titre par titre, tellement chaque morceau s’avère charmeur , accrocheur à l’extrême. Mais avec des oeuvres de ce niveau, la meilleure chose à faire est encore d’écouter et de réécouter. Bon voyage!