S’il fallait les définir, on pourrait situer les Minuscule Hey (ou minuscule hey) quelque part entre Sonic Youth et The Velvet Underground. S’il fallait les décrire, on pourrait dire qu’ils aiment être en noir et blanc. S’il était nécessaire de dire où ils vivent, il faudrait dire que dans leur monde cohabitent, entre autres, un lapin (en peluche?), Isaac Newton, une fille pas très sage et Tonton Jacko (Uncle Jim en vo).
Dans les Minuscule Hey, il y a Emily à la basse, Laurent à la guitare sans oublier la boîte à rythme qui fait « Boum! Boum! Tchac! Tchac! », élément central de cette musique énergique et ludique appelée le « mini rock ». Mais ce terme ne suffit pas à décrire l’étendue de leur créativité. Une ambiance très distincte est créée dans chacun des morceaux. Ex: « Rollicking Harold » où la basse donne le ton, « Cheap Girl » qui est pratiquement a capella, « Uncle Jim » où c’est la guitare qui mène la danse,…
Ces Minuscule Hey ont définitivement le sens du détail musical et maîtrisent le « nonsense » britannique à la perfection. Ce cd 6 titres est amusant et minucieusement élaboré. On y fait la connaissance de 6 personnages qui nous paraissent étrangement familiers… Leurs chansons sont comme les romans de Lewis Carroll : les textes sont simples et pourtant le discours est d’une étonnante (et douce!) incohérence.
Mes moments préférés du cd : « Bunny Brown Ears » qui est un tourbillon de sonorités, de syllabes et d’impressions, « Eastern Tennisman » qui se termine dans une rumeur malveillante, et puis le mémorable (et décomplexant à mort) solo de flûte à bec à la fin de « Alceste ».
Bref, ce groupe bordelais que beaucoup connaissaient déjà dans une ancienne version +1, alias les People On Holiday, vaut vraiment le détour.
Vive les minuscule songs!