Björk ne cessera jamais de nous étonner. Chaque album est différent sans vraiment l’être. Mais quel est donc son secret ? Essayons de répondre à cette question en écoutant « Medulla » son dernier opus. Je vous propose de faire ce voyage initiatique sur le thème de la VOIX.
La voix, en effet, exploitée sous toutes ces formes : chantée, murmurée, a cappella, en chorale, en beatbox, en imitation d’instrument, en lamentation, samplée ou filtrée … bref; rien n’échappe à son désir constant d’expérimenter. L’islandaise a, pour cela, fait appel à une belle brochette d’artistes tels que Rahzel (the Roots), Dokaka (un japonais inconnu mais bourré de talent, rencontré par hasard sur le net) ou Mike Patton (ex-Faith No More, Mr Bungle…).
Des perles ornent, bien sûr, cet album : à commencer par « Pleasure of All Mine« , premier titre et premier coup de coeur. Continuons notre voyage avec « Show me forgiveness« , morceau a cappella très étonnant pour une deuxième plage. « Völkuro » sonne, lui, comme une vieille comptine scandinave, très belle mélodie et arrangements « Made in Björk ». Une de mes préférées, « Desired Constellation » où l’on reste subjugué par le minimalisme supposée de l’instrumentation. D’autres titres marquent comme le tribal « Where is the Line » ou « Ancestors« , seule présence instrumentale non-vivante (le piano) en duo avec la chanteuse inuite Tanya Tagaq : Quatre minutes entre chant et gémissements … on ne peut rester indifférent.
Sans oublier, « Who Is It ?« , qui sonne comme un single potentiel (très bon travail de Rahzel aux beats qui réalise ce titre en une prise, je vous laisse d’ailleurs une petite VIDEO illustrant mes propos – attention : 4.19 Mo). A remarquer également une voix principale sensiblement améliorée techniquement, remarquable sur « Oll Britain » mais, également, sur tous les morceaux.
Un album conceptuel, donc, où la voix occupe le rôle principal. Björk Gudmondòttir a justement cette capacité d’aller aux bouts de ces choix artistiques avec un perfectionniste au service de nos émotions. Et c’est finalement, là, toute la force de Björk, parce qu’une chose est sûre, il est très difficile de la faire aimer à quelqu’un. Aimer Björk est une chose personnelle, relativement dure à partager. Pourquoi ? Et bien parce qu’elle arrive, tout simplement, à nous toucher émotionnellement.
Petite remarque : je vous conseille d’écouter cet album en format CD du à l’omniprésence des choeurs, des onomatopées ET surtout de la réverbe qui ne passent pas très bien dans les formats compressés.