Issu de l’underground de nos sous-sols, fondateur du festival Encore, Encore!, Abstraxion sort son troisième album. Il ne s’agit dès lors pas, surtout pas, d’en faire Abstraction. Ses neuf plages, électro, chantées et planantes, là-bas plus appuyées, tapent dans le mille. Burning, qui à l’opus donne son nom, greffe le céleste et le minimal. Le ressenti est bon, favorable. Trip & shake, fonceur, batailleur, renforce le tout. Il trace sa route, sûr de son impact. Burning est dansant, sans trop de chaleur, émaillé, tout de même, de passages lumineux. On peinera à le situer, s’agissant du genre. Pas grave, c’est sûrement ça qui le distingue. Love pain feat. Curses & Borusiade, spatial, psyché, se saccade en laissant filtrer des sons de…guitare? acidulés, bienvenus, sans que je puisse affirmer qu’il ne s’agit pas de synthés. La récurrence du chant, de plus, apporte. Face, alerte et venteux, hausse vite le ton. On prend alors conscience qu’à chacune de ses étapes Abstraxion, doué, se hisse aux cimes. Rock parfois, dans ses encarts, il fait preuve de savoir-faire. Lost your voice, percutant, trace une new-wave stylée. Même sans voix, Abstraxion performe.
Il la retrouve, crédible, quand survient Lethe. Un morceau mélodique, cerné de vocaux rageurs, foufous, et sonorités cold bien amenées. Plus loin Laps of the gods, vrillé, en loopings sur son début, hypnotise. Il m’évoque, pour son climat céleste reliant, les Young Gods. Il se pare de bruits noirs, Care lui fait suite avec autant de classe déviante. C’est un track galopant, réduit à l’essentiel, qui breake in the clouds sans chercher à s’en échapper. Abstraxion capture, dépote, n’en fait jamais trop. C’est à End, lent puis incoercible, décoré avec brio et c’est là un fait constant, qu’il incombe de finir. Synth-wave, dark-wave, j’en sais rien à vrai dire; Abstraxion fait les choses à sa sauce, sans jamais faillir, tout au long d’une série de qualité cachetée.